Yves Delville (04 mars 1920 - 19 août 2007)

Contacts

Michèle Delville
mdelville@hotmail.com

tel : 212.787.1323



Dominique Delville
taanit@hotmail.fr

tel : 0652418348

Avant - Propos

Francis Ryck était mon ami. Un ami de 27 ans.
Il n'était d'aucune chapelle et ne jouait pas le jeu du parisianisme mondain qui vous ouvre toutes les portes. Du coup, on parle moins de lui que de certains autres... C'est totalement injuste.
Francis Ryck était un écrivain majeur de la Série Noire mais il était surtout un écrivain majeur tout court.
Il détestait d'ailleurs, à juste titre, son étiquette d'auteur de polar qui lui collait à la peau.
Tous ceux qui ont lu une Série Noire de Ryck peuvent témoigner de son refus des codes et clichés du genre, de son indubitable originalité.
Il a écrit quelques merveilles sous le nom d'Yves Dieryck avant d'intégrer la Noire.
Ses héritières, ses filles Michèle et Dominique, vont faire rééditer ces oeuvres mais vous pouvez vous les procurer sur le net si vous ne voulez pas attendre. Vous verrez l'importance évidente de l'auteur et cela éclairera d'un jour nouveau toute son oeuvre à la Série Noire.
Promenade en marge restera probablement son plus beau roman. C'était en tout cas son avis et celui de tous ceux qui l'ont lu.
Bonne lecture !

Ses oeuvres


Albin Michel sous le nom d’Yves Dieryck :

• Au pied du mur (1957)
• Les barreaux de bois (1959)
• La panique (1962)
• Promenade en marge (1964) Grand Prix de la Société des gens de lettres
• Les Importuns (1965)

Collection Punch Presses De La Cité sous le nom de Francis Ryck :

• Les heures ouvrables (1963) (adapté au cinéma sous le titre « Une souris chez les hommes » réalisé par Jacques Poitrenaud)
• Nature morte aux châtaignes (1963)

Plon :

• L’histoire d’une psychose (1964)
• L’apprentissage (1965)

Gallimard Série Noire:

• Opération Millibar (1966)
• Ashram Drame (1966)
• Feu vert pour poissons rouges (1967)
• Le cimetière des durs (1968) (adapté à la télévision sous le même titre par Yvan Butler)
• Incognito pour ailleurs (1968)
• La peau de Torpedo (1968) (adapté au cinéma sous le même titre par Jean Delannoy)
• Drôle de pistolet (1969) (adapté au cinéma sous le titre « Le silencieux » par Claude Pinoteau)
• Paris va mourir (1969)
• L’incroyant (1970)
• Les chasseurs de sable (1971)
• Le compagnon indésirable (1973) (adapté au cinéma sous le titre « Le secret » par Robert Enrico)
• Voulez-vous mourir avec moi ? (1973) (adapté au cinéma sous le même titre [ titre original allemand : Der Kuß des tigers ], par Petra Haffter)
• Le prix des choses
• Le testament d’Amérique (1974)
• Effraction (1975) (adapté au cinéma sous le même titre par Daniel Duval)

Super Noire :

• Les fils des alligators (1977) (adapté à la télévision sous le même titre par André Farwagi)
• Nos intentions sont pacifiques (1977) (adapté au cinéma sous le titre « L’entourloupe » par Gérard Pirès)
• Prière de se pencher au dehors (1978)

Hors série :

• Nous n’irons pas à Valparaiso (1980)

Albin Michel :

• Le piège (1981) (adapté au cinéma sous le titre « Deux minutes de soleil en plus » par Gérard Vergez)
• Le nuage et la foudre (1982)
• Le conseil de famille (1983) (adapté au cinéma sous le même titre par Costa Gavras)

Balland :

• Il fera beau à Deauville (1984)

Ramsay :

• Requiem pour un navire (1989)
• Les montagnes bleues de Guilin (avec Marina Edo)

Albin Michel :

• Un cheval mort dans une baignoire (1986)
• Autobiographie d’un tueur professionnel (1987)
• Le point de jonction (2000)

Presses De La Cité :

• Les genoux cagneux (avec Marina Edo) (1990) (adapté à la télévision sous le même titre par Hervé Baslé)
• Les relations dangereuses (avec Marina Edo) (1991)
• L’été de Mathieu (avec Marina Edo) (1992) (adapté à la télévision sous le même titre par Sylvie Durepaire)
• La petite fille dans la forêt (avec Marina Edo) (1993)

Denoël :

• L’honneur des rats (1995)
• La toile d’araignée dans le rétroviseur (avec Marina Edo) (1995)
• L’autre versant de la nuit (avec Marina Edo) (1996)
• Satan S.A (1998) (réédition d'Ashram Drame)

Albin Michel :

• Mauvais sort (avec Marina Edo) (1999)

Gallimard :Série Noire :

• Fissure (1998)

La Noire :

• Le chemin des enfants morts (2001)

L’Archipel :

• La discipline du diable (2004)

Scali :

• La casse (2007)

Melis Editions :

• L’enfant du lac (2007)

Un joli poème

Un vrai amoureux de Francis Ryck qui a tout naturellement sa place ici!

25.08.2007

compagnon de poche

Alain Guillaume

J'aime pas trop agiter la cloche
de l'appel aux morts
les condoléances
la pose des âmes "bouleversées"
par la disparition d'un con célèbre
non non
me cherchez pas
sur la photo de famille

pourtant aujourd'hui
je peux pas chanstiquer
maquiller ma peine
une bien réelle
légère

mais là

nuage échappé du peloton
compagnon de poche
a l'effiloche
dans le ciel d'été

oh fors les amateurs
de la série noire de ma génération
son nom disait pas grand-chose
le bonhomme était plutôt discret
c'était même carrément Fort Knox
(a-t-il travaillé
dans les services secrets de la marine?
hum...no comment)

bien avant qu'eclatent
les éblouissants stylistes
ADG et Manchette
il était déjà là
dans l'ombre début cinquante
avec ses héros solitaires
et plus que désillusionnés
tueurs a gages
et marginaux errants
avec ce ton a lui
toujours écrit au présent
jamais un nom de famille
toujours un prénom
et prêt a le troquer
changer d'identité
pour un autre
de prénom

héros qui cherchaient une issue
une faille de lumière
en évitant les pièges a loups
les champs de mines
silhouettes esquissées
hors des conventions folkloriques
du genre
avec le milligramme de vécu
qui faisait toute la différence

oui
depuis trente ans
en dépit des purges sévères
des épurations salutaires
des passages par dessus bord
parmi les livres
qui vous "accompagnent"
vers le dernier îlot

les siens ont résisté
ils sont toujours là
sur mes étagères
et même les "incunables"
écrit sous le nom d'Yves Dieryck
et il se pourrait bien
que ce soir
je glisse un doigt accrocheur de poussière
sur la bordure jaune
des pages de la noire
années soixante

et refasse craquer
la petite musique
d'un indien silencieux

Francis Ryck est mort

http://aguillaume.blogsudouest.com/?s=Francis+Ryck

mardi 27 octobre 2009

Ce blog tel qu'en un rêve

Ne m'en voulez-pas mais Francis Ryck a toujours été et sera toujours pour moi Yves. Mais ça n'a pas grande importance. Dites-vous simplement qu'à chaque fois que je m'oublierai à dire Yves, je parlerai bien de ce Francis Ryck que vous aimez. S'il y a bien une spécificité ô combien respectable, et pas forcément si évidente chez d'autres auteurs, chez Yves, c'est la totale adéquation entre ce qu'il écrivait et ce qu'il était vraiment, son attachement sincère à ses personnages hors du commun, le goût pour tous ces petits moments magiques de l'existence qui vous font oublier la terrible noirceur de notre condition. Je pense que les amateurs de Ryck forment une confrérie un peu à part et définitivement originale. Je sais qu'il y a un peu partout, disséminés, des fans orphelins, qui n'ont pas eu ma chance mais qui ressentent probablement un manque et qui, pourquoi pas, aimeraient s'exprimer sur Yves. Je ne demande pas mieux. J'aimerais que ce blog ressemble à Yves et soit une merveilleuse auberge espagnole où, comme dans ses romans, quelqu'un rapplique avec un oignon blanc, une bouteille, un peu de chaleur. Ne me laissez pas tomber ! Parlez-moi de Ryck. Envoyez-moi vos critiques et témoignages. Posez-moi des questions même, pourquoi pas ? Vous serez toujours les bienvenus ici.
Merci d'avance.
Ryck et moi

par Pierre Simonet




Tout a commencé sur un quai de gare. Un livre à choisir sur un tourniquet pour faire passer agréablement le temps d'un voyage à présent oublié.


Dans ma mémoire, le polar de poche édition Carré Noir me saute littéralement dans la main, me choisissant autant que je le choisis et, si ça ne s'est évidemment pas passé réellement comme ça, c'est l'image qui reste ancrée en moi, plus sûre que celle d'un film que l'on connaît par coeur.
Je ne savais pas, à l'époque, l'importance que ce petit geste anodin allait avoir sur ma vie.
Le titre du bouquin était "Effraction", l'auteur Francis Ryck.
Je ne suis pas un lecteur glouton, comme certains qui peuvent dévorer un livre en deux ou trois heures maximum, ne le lâchant plus du début à la fin. Non, je lis lentement car je joue toutes les phrases et tous les dialogues comme dans un film, passant du off au in. Et, lorsque j'aime un livre, je suis tellement heureux de le lire que j'aimerais que ce bonheur ne s'arrête jamais et je fais tout pour faire durer le plaisir. Dans le cas d'un excellent polar, cela relève parfois de l'héroïsme.
Ce dont je suis sûr, c'est que je n'ai pas fini "Effraction" dans le train mais dans mon lit, dans ces moments calmes qui précèdent le sommeil.
Je me souviens de ce léger frisson qui m'a parcouru et de cette vague envie de pleurer, juste avant de refermer le livre, deux symptômes indiquant chez moi une rencontre inoubliable avec un roman.
J'avais 19 ans et n'étais pas très avancé sur les choses de la vie. Sorti d'un collège catho (je ne renie et ne regrette rien d'ailleurs), éducation bourgeoise et aisée avec parents aimants, je n'étais pas vraiment préparé à me prendre d'affection pour Val, braqueur de banque assassin, personnage lourdaud semant la mort autour de lui. Le personnage principal d' "Effraction" qui prend un couple en otage. Je n'ai jamais réussi à voir le film de Duval tiré du livre mais je suis sûr que c'est une catastrophe. Ce que je sais, c'est que l'auteur le haïssait.
Comme souvent lorsque je tombe amoureux, que ce soit d'un livre, d'un album musical ou d'un film, il me faut découvrir au plus vite les autres oeuvres de l'auteur.
C'est ainsi que je lus tous les romans de Ryck qui me tombaient sous la main, et Dieu que c'était facile à l'époque. On pouvait trouver pratiquement toute son oeuvre à la série noire dans toute librairie digne de ce nom. C'était avant... bien avant. Epoque bénie que l'on n'a peut-être pas su apprécier suffisamment.
"Prière de se pencher au dehors", "Nos intentions sont pacifiques", "Paris va mourir", "Voulez-vous mourir avec moi?","Le testament d'Amérique", "Les chasseurs de sable","Les fils des alligator","L'incroyant", "La peau de Torpedo", "Le compagnon indésirable" etc... Je ne peux pas tous les citer. Ryck avait déjà écrit 18 romans à la Noire à cette époque. Je les ai tous lus, méthodiquement. Aucun ne m'a vraiment déçu. Même ses oeuvres des débuts à la série noire, considérées comme mineures, telles que "Opération Millibar" ou "Incognito pour ailleurs" trouvaient grâce à mes yeux. Bon, il faudrait sûrement que je les relise maintenant pour m'en faire une idée plus objective.
Très vite, je connaissais donc toute l'oeuvre de Ryck à la Série Noire.
C'est là que je pris la décision de lui écrire. J'aimais cet auteur par dessus tout, j'étais épris de ses personnages que j'avais l'impression de connaître, qui me parlaient. J'aimais son discours sur la vie, son ouverture au mystère. Je désirais rencontrer l'homme. Tout en étant conscient du risque important d'être déçu.
Je pris mon stylo Bic d'étudiant à la Fac et m'attelai à la tâche, un peu inconscient.
Je ne sais plus exactement la teneur de cette lettre. Ce dont je me souviens, c'est que c'était une vraie déclaration d'amour, sans ambiguïté, à un auteur et à son oeuvre. Avec un petit ultimatum gonflé du style, "si vous êtes la personne que je crois que vous êtes, vous ne pouvez pas ne pas me répondre...", et un autre passage poétique citant une scène de "Prière..." qui m'avait marqué, la mettant en perspective avec la situation.
Je l'ai donc écrite et envoyée aux éditions Gallimard cette lettre, n'en attendant rien de spécial pour être franc.
Puis, un jour, il y eut un coup de fil. Et ce coup de fil était pour moi. C'était lui, c'était Francis Ryck.
J'étais étonné, heureux et un peu intimidé.
La voix était chaude et douce, un peu traînante, étrangement masculine et féminine en même temps, assez fascinante en fait.
Car, au tout début, pour moi, Francis Ryck ne fut qu'une voix. Une voix que je ressentis instantanément comme une voix amie, une voix importante... sans réellement pouvoir me l'expliquer.
Le premier échange fut rapide et évident. "C'est trop bête, j'étais à Paris très récemment, on aurait pu se voir. Là, je suis redescendu... j'habite dans le sud...".
J'avais l'impression de marcher sur un nuage. Ma lettre ne devait pas être si mal que ça finalement.
(A suivre)

lundi 13 avril 2009

Clément Bulle

Clément Bulle avait écrit cet article pour "Polar et pollens" dont nous avons déploré ici l'arrêt.
Il a répondu à mon souhait d'ouvrir largement ce blog à tous les amoureux de Ryck et c'est avec grand plaisir que je publie l'article qui suit.
Et je le remercie.

Francis Ryck aujourd'hui

Par Clément Bulle

On a beau assez peu goûter les toujours vivaces partis-pris comportementalistes subjugués en matière de polar, on ne peut s’empêcher d’apprécier le savoir-faire de certains auteurs, spécialement lorsqu’il se dédouble de fantaisie et d’humour noir. C’est bien le cas avec Ryck, dont l’étoile pâlit fort à côté d’un Manchette qui jouit plus que jamais d’une véritable aura mythique. Ryck, en comparaison, parait quelque peu oublié ; injustement, à notre avis. On voudrait ici tenter quelques explications. Comparer la trajectoire de ces auteurs qui se sont tous deux revendiqués du situationisme et ont travaillé sensiblement à la même époque pour l’industrie cinématographique.

Rocambole

Très loin de chercher à gérer son oeuvre, de lui construire une cohérence conceptuelle, d’ambitionner un rôle critique, il semble que le tracé de l’oeuvre de Ryck soit des plus sinueux. Tout le contraire d’un Manchette dont il faut rappeler qu’il a gardé une maîtrise absolue sur une oeuvre dense (quand Ryck a produit quelques 60 romans qui empruntent à différents genres) tout en construisant son statut d’icône à la fois en n’écrivant plus (de romans) et beaucoup (de critiques). Gestion de l’image aussi, dont on a un aperçu avec la dernière interview livrée par Manchette au magazine Combo , lunettes noires et bagouzes énigmatiques, au somment de son autorité papale sur la chapelle polareuse. « L’intéressant Francis Ryck » dira seulement de lui Manchette dans ses Chroniques ; silence éloquent.

Il ne s’agit pas de faire de Ryck un pur situ (ce qu’il fut, un temps, dans les années 60), absolument deconnecté de toute ambition mercantile, ce serait faux et ridicule. Mais force est de reconnaître une absence de plan de carrière littéraire, un debraillé délibéré qui jure avec la sécheresse et la cohérence du projet Manchettien. Le détour biographique s’avère déterminant pour saisir un peu de cette complexité ; il faut lire absolument le très bel article sous forme d’hommage signé par France Delville qui rappelle le lien entre Debord et Ryck (lire la correspondance de Debord à ce sujet : Guy Debord Correspondance, Vol 5: Janvier 1979-Decembre 1987, Librairie Artheme Fayard, 2006; notamment la lettre du 15 octobre 1984 à Floriana Lebovici qui donne une idée du rocambolesque Ryck) .

Une étiquette réductrice

D’autres hypothèses peuvent être avancées sur les raisons de cette désaffection. Car elle pose question, tant il est évident qu’on est là en présence d'un stysliste qui allie behaviorisme à goguenardise, d’un auteur qui connaît sa matière et les lois des genres qu’il travaille, à savoir principalement le roman policier et le roman d’espionnage. Avec des pages inspirées, où le souci du détail s'ajoute à celui de restituer au personnage son épaisseur d'ombre et de mystère. J'en veux pour preuve l'un de ces "romans d'espionnages" qui firent sa renommée, labelisation de son oeuvre que l'on retrouve dans le Dictionnaire des littératures policières (sous la direction de C. MESPLEDE; Joseph K, 2003) et qui contribue peut-être à l'oubli dans lequel cette oeuvre pourrait un jour tomber. Le roman en question s'intitule La Peau de Torpedo (SN 1232; 1968). En pleine guerre froide, l'URSS infiltre l'ouest par le biais de ses réseaux, ceux de France étant notamment activés par d'anciens de la résistance. Pierre, le chef de réseau a des faux airs de Lino Ventura dans L'armée des ombres. Mais un type qui sirote son thé en croquant des morceaux de sucre est forcément faillible. RYCK est un créateur de personnages qui échappent aux stéréotypes du genre. C'est un amoureux de Paris, aussi, dont il décrit ici si bien l'atmosphère, ses rades encombrés de beatnicks qui contrastent tant avec le travail de l'écrivain, précis, minutieux, mais aussi avec la mécanique implacable de "l'orga" et la belle geule glabre de Torpedo, sorte de James Bond sauce moscovite. Voilà pourquoi l'estampillage "roman d'espionnage", s'il colle bien à la géopolitique d'alors et constitue donc un argument commercial en 68 est-il terriblement injuste. Il condamne aujourd'hui RYCK à une inévitable ringardisation. Un grand nombre de ses romans parus en SN portent en effet le bandeau jaune électrique "espionnage" en couverture ; effet repoussoir garanti : le curieux se dit d'emblée qu'il s'agit de mauvaise littérature, datée qui plus est. Impression renforcée par le fait que les livres de RYCK ne se trouvent plus guère que cornés, rongés par l'humidité, ou au contraire craquant sous la sècheresse du temps qui passe.
Les espions sont passés de mode, quant à la guerre froide me direz-vous...Oui, oui, mais RYCK répétons-le, c'est autre chose...

Découvrir Ryck

Il faut savoir ne pas s’arrêter à ces peu engageantes conditions de réception, ou plutôt de découverte de l'oeuvre de RYCK ; ne pas juger trop vite de ce qui se cache derrière ce pseudonyme américanisant qui là encore, renvoie à une autre époque ; pseudonyme qui se télescope aussi un peu malheureusement à « riche » et « ric-rac »...Tout cela n’est rien. Ceci dit en matière d'avertissement à tout amateur de polars, tombant un jour au fond d'un bac du bvd St Michel ou dans une brocante du sud seine-et-marne sur un exemplaire fissuré avec le nom RYCK en en-tête. C'est ainsi aussi, que l'on continue de venir au polar aujourd'hui, et aux romans de RYCK en particulier, et il n'y a pas forcément lieu de le déplorer. Qu'il ne se laisse pas, ce flâneur, gagner par une ironie facile, mais sache dépasser les apparences disgrâcieuses : c'est du bon, RYCK, vu de l'intérieur. Tant est si bien que le cadre et l'époque importent de manière absolument secondaire.

Novembre 2007.

vendredi 3 avril 2009

Le chemin des enfants morts

Une critique

http://livres.lexpress.fr/critique.asp?idC=2312&idR=9&idG=3

Polars et Pollen

Polars et Pollen n'est plus ! Et nous sommes bien tristes !
Dom (comprendre Dominique Delville, sa fille, mon amie) m'a fait parvenir cet article :

Fuite en arrière
Magazine Littéraire n°386 - 01/04/2000

Francis Ryck est probablement l'auteur le plus imprévisible de la littérature policière française. Chaque fois que paraît un de ses nouveaux livres (il en a publié plus d'une quarantaine depuis 1957 dont plusieurs, ces dernières années, en collaboration avec Marina Edo), on ne sait jamais trop sur quelle voie il va conduire ses lecteurs : le roman d'énigme, le roman noir, le roman d'aventures, le roman d'amour, le thriller psychologique, l'espionnage (à l'instar de Feu vert pour poissons rouges qui vient d'être réédité)... Et on ne sait jamais trop non plus sur quel mode il va raconter ses captivantes histoires, s'il va être sérieux ou parodique, romantique ou désabusé, iconoclaste ou drôle, intimiste ou bouillant de colère pour dénoncer sans ménagement les abus et les dérives de la politique, de l'industrie et de la science. En revanche, on sait toujours qu'avec lui on ne sera presque jamais déçu, et d'autant moins qu'il a une patte, une écriture étonnamment alerte où se mélangent d'habitude le langage le plus concis, le style oral et syncopé, le ton frénétique et le lyrisme. C'est du reste ce qui justifie le commentaire élogieux de Robert Deleuse dans ses Maîtres du roman policier (éd. Bordas, 1991) quand il remarque que Francis Ryck n'est pas un simple auteur de « genre » mais aussi, comme il le précise avec justesse, un « maître du roman tout court ». Le Point de jonction , sa dernière oeuvre, est bâti à la manière d'un suspense : après avoir infiltré un réseau de trafiquants de drogue et avoir tué l'un d'entre eux, Peter a entraîné Julia, sa compagne, dans une interminable cavale, à travers l'Europe et l'Afrique du Nord. Il n'ignore pas que l'Organisation qu'il a trahie est à sa recherche depuis treize ans déjà et que, tôt ou tard, elle réussira à le retrouver. D'étranges rêves récurrents les poussent un beau jour à fuir de nouveau, alors qu'ils s'étaient réfugiés dans un chalet retiré, à la lisière d'un bois, et qu'ils étaient en train de vivre, ainsi qu'un couple ordinaire, une vie presque bourgeoise, lui s'adonnant à la peinture, elle travaillant dans un laboratoire. Sur l'autoroute, Peter se sent suivi et quand il finit par arriver avec Julia dans une petite ville côtière, il est persuadé que son destin va s'y accomplir. A l'hôtel où ils descendent, Julia et lui rencontrent un certain Berndt qui est flanqué d'une petite fille et dont le comportement bizarre les perturbe davantage encore. Ensuite, ils louent un sémaphore désaffecté, au sommet d'une falaise, où ils sont très vite confrontés à toute une série de faits dépassant l'entendement et la raison et où ils ont le sentiment de basculer tous les deux au coeur d'un monde peuplé par des fantômes, à croire que se serait produite une « contraction du temps ». Et puis soudain, au bout de leurs tourmentes et de leurs lancinants cauchemars, surgissent les hommes de l'Organisation, bien décidés à assouvir leur vengeance... La tentation du paranormal et de l'irrationnel n'est pas du tout nouvelle chez Francis Ryck. Dans Opération Millibar par exemple, le premier de ses livres à avoir été publié dans la Série Noire en 1966, une femme communique télépathiquement avec un homme, et dans Fissure qui date de 1998 et qui a également paru à la Série Noire, il est question de magie et de karmas, après qu'un essaim d'abeilles est venu s'installer sur le toit d'une maison, dans l'arrière-pays cannois. Mais, avec Le Point de jonction , Francis Ryck s'est attaché à un thriller qu'on ne peut que qualifier de fantastique, même si, dans les ultimes pages du roman, le récit prend un tour réaliste inattendu. Oui, décidément, quoi qu'il écrive, cet homme, ce géant de la littérature policière française, est imprévisible.

Alexandre lous

lundi 23 février 2009

Jean-Pierre Deloux

Je viens d'apprendre le décès de Jean-Pierre Deloux qui avait interviewé Ryck pour "Polar" tel que reproduit ici sur ce blog. Je l'avais eu au téléphone il y a quelques mois car j'avais envie de le rencontrer pour qu'il me parle de cette interview. Le destin en a décidé autrement. Je présente mes sincères condoléances à sa famille.

mardi 17 février 2009

Un bel article de France

France était sa compagne lorsque j'ai rencontré Yves. Nous avons passé, ma soeur et moi, deux semaines de rêve en leur compagnie, à Vence. J'avais vingt ans, c'était le début de notre amitié ; je n'oublierai jamais ces moments.
France a écrit un beau texte dans le journal "Le patriote". Allez directement en page 12.

http://www.le-patriote.info/IMG/pdf_2084.pdf